L’île de la Réunion, à l’instar d’autres régions intertropicales, fait face à deux conséquences du changement global : l’érosion de la biodiversité et l’émergence de nombreux cas d’invasions par des espèces introduites (maladies émergentes et macro-organismes exotiques envahissants). L’isolement géographique de l’île et la forte diversité des écosystèmes expliquent une grande partie des records d’endémisme qui y ont été observés. La connaissance de la biodiversité de l’île et le bon état de préservation de ses habitats ont conduit à la création d’un parc national (2007) et à l’inscription de la Réunion au Patrimoine Mondial de l’Unesco (2010).

 Dans ce contexte à fort enjeu patrimonial la Réunion fait face à des défis socio-économiques, liés notamment à la très forte progression de la population qui implique le développement de l’urbanisation au détriment des activités agricoles et l’augmentation des besoins en intrants et des importations pour maintenir un bon niveau d’autosuffisance. Ces importations représentent une source chronique d’introduction de nouveaux envahisseurs biologiques (plus de 1800 couples plantes/bioagresseurs recensés).

 Les problématiques de protection des plantes et d’étude de la biodiversité revêtent donc une importance particulière à la Réunion et ont motivé la construction d’une infrastructure scientifique multipartenariale qui leur est dédiée : le Pôle de Protection des Plantes (3P). Le 3P regroupe, depuis son inauguration en 2002, des partenaires et des équipements de haut niveau, voués à la recherche et l'accueil de scientifiques aux échelles régionale, nationale et internationale. Il a vu le jour grâce aux fonds de l’Europe, de l’Etat et des collectivités locales de la Réunion (Conseil Régional, Conseil Général). Cette infrastructure est la seule plateforme technologique de recherche ultramarine labellisée par le GIS IBiSA.